Les raisons pour lesquelles nous menons ce projet
Au fur et à mesure que le marché du travail évolue, les systèmes d’enseignement et de formation mettent de plus en plus l’accent sur les compétences qui sont transférables entre une gamme de professions et de secteurs, plutôt que sur les titres de compétences. Les travailleurs munis de compétences recherchées et transférables sont plus à même de trouver de nouveaux emplois, de se perfectionner ou de faire face d’autres façons aux changements dans le marché du travail au cours de leur carrière. Ils résistent mieux à ce que beaucoup perçoivent comme un rythme de changement croissant dû à l’innovation technologique.
Les gouvernements, les formateurs et les employeurs investissent énormément de nouvelles ressources dans des initiatives de développement des talents et des compétences dans le monde entier; le Canada ne fait pas exception. Par exemple, la récente « Stratégie de démarrage de carrière » de l’Ontario a annoncé un investissement de 190 M$ sur trois ans dans une série de programmes de formation et de développement des compétences axées sur le marché tels que l’apprentissage intégré au travail, le programme Objectif avenir RBC a engagé 500 M$ sur dix ans pour des initiatives liées aux compétences et à l’emploi des jeunes, et le budget fédéral 2017a ajouté75 M$ par an pour « mettre sur pied un nouvel organisme qui appuiera l’acquisition et la mesure des compétences ». Ensemble, ces trois initiatives dépassent une moyenne annuelle de 180 M$, en plus des dizaines de milliards de dépenses existantes. Vu l’importance de tels investissements, l’information sur le marché du travail (IMT) nécessaire pour comprendre et cibler ces efforts se fait plus essentielle.
Le Canada manque actuellement d’une prévision générale, détaillée et exploitable des compétences recherchées, ainsi que de la répartition de ces compétences selon les régions, les secteurs et les groupes démographiques. Les gouvernements, les enseignants et les Canadiens cherchent en général à avoir une vision plus claire des compétences qui outilleront les travailleurs pour affronter l’avenir face aux forces complexes que sont l’automatisation, la délocalisation et la numérisation. Le projet proposé aidera à combler ces lacunes, en appuyant la conception de politiques et de programmes visant à stimuler une croissance économique inclusive au Canada.
Ce projet opportun orientera le travail du « Centre des compétences futures », un institut autonome du gouvernement fédéral qui examinera les tendances nationales en matière de travail, testera et évaluera les méthodes de formation et fera des recommandations aux gouvernements, au secteur privé, aux syndicats et aux établissements postsecondaires. Hébergé par l’université Ryerson, le Centre des compétences futures comprend un ensemble de partenaires, notamment le BII+E, et a un budget de fonctionnement de 225 M$ sur quatre ans et de 75 M$ pour l’année suivante.