Toronto, 10 avril 2019 — Il n’y a pas de doute que les changements technologiques continueront à influer sur l’avenir des marchés du travail, mais de plus grandes tendances sont en jeu, liées aux évolutions démographiques, à la durabilité de l’environnement, aux inégalités, aux incertitudes politiques et à la mondialisation. Dans le cadre d’un projet à plusieurs étapes intitulé L’emploi en 2030, un nouveau rapport rédigé par le Brookfield Institute for Innovation + Entrepreneurship (BII+E) vise à mettre en lumière les diverses tendances interreliées qui suscitent le changement de l’emploi au Canada.
C’est le début d’un temps nouveau n’est ni une prédiction de l’avenir ni une analyse approfondie d’une tendance particulière, mais une étude qui vise plutôt à susciter une réflexion exploratoire et imaginative. En faisant appel à des méthodes de recherche prospective stratégique, il incite les dirigeants de tous les secteurs à réfléchir au-delà de ce qu’ils connaissent actuellement au sujet de l’avenir du travail et à se demander « Et si? ».
Et si le Canada était témoin de feux de forêt, inondations et glissements de terrain plus fréquents? Et si les problèmes de santé mentale associés à l’utilisation de la technologie continuaient de se multiplier? Et si l’intelligence artificielle (IA) était capable d’accomplir des tâches créatives? Le présent rapport explore 31 grandes tendances de ce genre, tout en imaginant les répercussions futures pour le Canada et son marché du travail à l’horizon 2030 et au-delà.
« [Traduction] Ce projet envisage les possibilités. Il étudie la façon dont les diverses forces en jeu dans notre économie peuvent se recouper pour orienter la demande future de compétences » affirme Sara Doyle, directrice des politiques + de la recherche à l’Institut Brookfield. « [Traduction] Nous utilisons des techniques de recherche traditionnelles et novatrices, à savoir la prospective stratégique ou la futurologie, pour donner une nouvelle dimension aux initiatives courantes du pays qui visent à préparer les citoyens à l’avenir de l’emploi. L’aptitude à envisager divers avenirs possibles nous donne une meilleure perspective du présent, nous permet d’anticiper l’avenir et nous aide à nous préparer à ce qu’il nous réserve. »
Constatations principales du rapport
- Bien que le changement technologique continue à influer sur l’avenir des marchés du travail, il est important d’envisager les tendances plus larges liées aux évolutions démographiques, à la durabilité de l’environnement, à l’urbanisation, aux inégalités, aux incertitudes politiques et à la mondialisation.
- Des sujets aussi disparates que les améliorations cérébrales, les feux de forêt et la croissance suburbaine ont tous le potentiel d’influer sur l’avenir de l’emploi au Canada, même si cette influence n’est pas toujours immédiatement évidente.
- Bien que des notions comme la chute du capitalisme ou les droits en matière d’IA puissent paraître farfelues ou insusceptibles de se concrétiser à première vue, ces signaux faibles ont néanmoins le potentiel de façonner l’avenir du travail et ne doivent en aucun cas, être négligés.
- Si l’on veut favoriser une planification axée sur l’avenir et éviter les aveuglements, il est crucial que l’on comprenne le niveau de maturité des diverses tendances, leurs interactions possibles et leur évolution au fil du temps.
- L’avenir est incertain. Une réflexion imaginative et exploratoire peut toutefois aider les lecteurs à envisager le vaste éventail de défis éventuels qui s’annoncent et s’y préparer.
Le présent rapport est le premier d’une série de plusieurs rapports qui seront distribués dans le cadre de l’initiative de L’emploi en 2030, avec des données ouvertes, des documents infographiques interactifs et des blogues. S’inspirant d’un modèle de recherche utilisé par Nesta, une fondation pour l’innovation mondiale et un partenaire de projet, le rapport servira aussi à éclairer une série d’ateliers connexes offerts en Colombie-Britannique, en Alberta, en Ontario, au Québec, au Canada Atlantique et dans le Nord du Canada. Des experts participant aux ateliers formuleront leurs prévisions quant à l’évolution de la demande de professions particulières à l’avenir. Ces données seront ensuite appliquées à un modèle d’apprentissage machine pour élaborer une prévision à l’aide de renseignements granulaires et exploitables sur la demande de compétences et de professions dans 10 à 15 ans, qui servira aussi bien aux éducateurs, décideurs et travailleurs qu’aux entreprises du Canada.
De meilleures données permettront de mieux cibler les initiatives de développement des compétences du pays et de favoriser une économie plus inclusive, axée sur l’innovation. L’emploi en 2030a été réalisé grâce à un financement de plus d’un million de dollars du Programme d’appui aux initiatives sectorielles du gouvernement du Canada et de la Max Bell Foundation.
Ce nouveau rapport s’inspire de l’étude largement citée de BII+E, Monsieur Robot, le talentueux : Impact de l’automatisation sur la main-d’œuvre au Canada, ainsi que sa série sur la littératie numérique(rapport et série en anglais seulement). Il alimentera aussi le travail du Centre des Compétences futures, un centre de recherche avant-gardiste qui vise à déterminer les meilleurs moyens de préparer les Canadiens aux possibilités d’emploi de l’avenir. Financé par le Programme Compétences futures du gouvernement du Canada, le Centre des Compétences futures est le fruit d’un partenariat entre l’Université Ryerson, le Conference Board du Canada et Blueprint, et représente un investissement de 225 millions de dollars sur cinq ans et 75 millions de dollars par an par la suite.